Les chemins d'un cinéaste, partie 1

« Filmer quelqu'un d'autre, c'est montrer ce que nous portons en nous ; c'est un autoportrait de notre enfance. »

Avec une entrée en matière magistrale, le film s'ouvre sur un paradoxe : ce n'est pas François Reichenbach qui apparaît à l'écran pour son autoportrait, mais Jean-Jacques Forgeaud, protagoniste de L'Indiscret, hurlant qu'il en a assez d'être filmé en permanence, privé de toute intimité. Le ton est donné. Vient ensuite un plan digne de Brian De Palma dans Phantom of the Paradise : Reichenbach, caméra à la main, se tient en haut d'une verrière, à l'image de Leach, observant tout, partout, parfois jusqu'à l'obsession. Ce moment illustre parfaitement le cinéma de cet iconoclaste : un regard inlassable, une immersion totale dans la vie de ses sujets. Dans cette première émission consacrée à son œuvre, Reichenbach se livre et revient sur ses débuts en partageant des extraits marquants de ses films. Il évoque avec sincérité son premier reportage sur New York, le succès de L'Amérique insolite, ses portraits de célébrités et ses films sur le Japon et le Mexique. Accompagné d'un jeune caméraman et d'adolescents qui désirent être cinéastes, il échange sur l'art de filmer et leur transmet son approche instinctive et émotionnelle du métier. Le documentaire révèle un cinéaste pour qui la caméra est à la fois un outil de création et de partage : un regard curieux qui explore, scrute et s'enthousiasme.